Date : Mardi 2 décembre 2014

Lieu : Amphithéâtre Charles Mérieux, ENS Lyon (Site Jacques Monod) 46 allée dʼItalie 69007 Lyon

Thème : L’incurie dans l’habitat : évaluation clinique, partenariats, modes d’intervention (inscriptions clôturées)

Argumentaire : Pour cette journée d’étude, nous proposons de questionner les problématiques d’incurie dans l’habitat sur un double registre.
 D’une part, il s’agira de penser les modalités d’évaluation sur un plan clinique, et par extension d’interroger les catégories employées pour désigner ces situations. Si étymologiquement, l’incurie renvoie à l’absence de souci (de soi ou d’autrui), dans le champ médical, ces situations font maintenant souvent référence au « syndrome de Diogène ». Ce syndrome se retrouve dans des pathologies bien identifiées mais aussi dans des états de souffrance psychosociale sans diagnostic psychiatrique. Dès lors, ces caractérisations seront l’objet de discussions nous invitant à interroger les frontières entre ce qui est de l’ordre du sanitaire (la pathologie) et du social (le trouble de l’être ensemble). Comment alors repérer et évaluer les situations nécessitant une prise en charge clinique, et avec quels partenariats ?
 D’autre part, il importera de problématiser les modes d’intervention, d’accompagnement et/ou de soin, auprès des personnes en situation d’incurie dans leur habitat. Ces situations apparaissent de manière de plus en plus insistante et confrontent les élus locaux, les services de l’Etat, les services sociaux, les soignants, les bailleurs et le voisinage à de nombreuses difficultés ; d’autant plus que ces personnes ne sont habituellement pas dans une démarche de demande de soin ou d’aide, voire la récusent. S’exprimant dans leur lieu de vie privée, ces situations sont signalées lorsqu’elles débordent sur l’environnement. Cela nous interroge alors sur le repérage et le signalement de ces situations. Si actuellement les procédures classiques de prise en charge des situations d’incurie relèvent de procédures administratives, voire juridiques, elles posent des problèmes éthiques aux professionnels et ne préviennent pas forcément les risques de récidive. Comment alors mettre en place une démarche de soin ou d’accompagnement face à une absence de demande d’aide ? Comment penser « l’aller vers », à savoir, ici, les modalités d’intervention sur un lieu de vie privée ? Quelles peuvent être les possibilités de travail entre les différents acteurs ( travailleurs sociaux, médecins et soignants, administratifs et bailleurs ) intervenant sur ces situations ? Pour ce faire, nous inviterons différents « dispositifs » à présenter leurs activités, recherches et expérimentations, en vue de les discuter et d’en tirer des principes d’intervention dans un compromis convenable et efficace entre le respect des personnes en incurie et des exigences collectives légitimes.

Vous trouverez ci-dessous en téléchargement le programme de cette journée.